La sur-spécialisation sportive chez les jeunes est devenue un réel dilemme de nos jours. Il est de plus en plus normal qu’un enfant se spécialise dès l’âge de 5, 6 ou 7 ans et qu’il ou elle passe le reste de sa jeunesse à se perfectionner que dans ce sport. Passer l’après-midi à l’aréna en plein mois de juillet ou pratiquer son dribble sur un terrain de soccer intérieur en Janvier. Il vous est peut-être même arrivé de croiser du regard l’une de ces manchettes suivantes:

Ces articles mentionnent souvent l’avis de docteur ou de chercheurs qui étudient les athlètes de haut niveau et constatent les côtés néfastes de la spécialisation sportive trop tôt chez les jeunes (blessures, burn-out etc). Aujourd’hui, j’aimerais vous présenter la situation d’un autre point de vue. Eh non, je n’ai pas de beau diplôme académique accroché dans mon salon. Je ne suis pas non plus médecin ou psychologue sportif.

Par contre, j’ai une autre expérience tout aussi valable. L’expérience sur le terrain. J’ai la chance d’enseigner à des milliers de jeunes un cours unique qui introduit un nouveau sport chaque semaine. Bref, j’enseigne le multisport soit le contraire de la spécialisation sportive. Et voici les leçons que j’en retiens:

  • La confiance: Chaque jeune a différentes habiletés et certains jeunes performent mieux dans différents sports ou différentes activités. Le changement de sport permet à chaque jeune de se sentir valorisé et en confiance
  • La découverte: Permet aux enfants de découvrir un nouveau sport que leurs parents ne connaissent peut-être pas ou peu et voir si ce sport les intéresse. Au Québec, on parle souvent de hockey et de soccer. Et si votre jeune aimait plus le volleyball, le tennis ou mêmele baseball.
  • Le plaisir avant tout: En enseignant le multisport, c’est le plaisir qui en ressort au lieu de la compétition. Et n’est-ce pas le but premier du sport surtout pour nos jeunes enfants. Qu’il découvre le plaisir d’être actif et de bouger de par le sport.
  • Moins de pression: Lorsqu’on se spécialise qu’on le veuille ou non, la pression s’installe. On se doit alors de bien performer. Ça vient avec. Mais est-ce vraiment sain, cette pression sur un jeune de 4, 5 ou 6 ans?
  • Préparer le futur: Quand je vois les jeunes courir et s’amuser à pratiquer plusieurs sports, je me demande toujours quel sera l’impact sur leur niveau d’activité  physique dans le futur. Si jeune, on découvre plus d’options sportives et sans la pression de performer, ne croyez-vous pas qu’il y a plus de chances de trouver une activité qui nous gardera actif longtemps. Au lieu de peut-être finir par lâcher le sport tout court quand la compétition et la pression de notre spécialité commencent à nous étouffer.

Je ne dis pas que personne ne devrait se spécialiser ni qu’il n’y a pas de bons côtés à choisir une passion et y mettre tous ses efforts. Je me demande simplement si on ne devrait pas permettre à nos enfants de se découvrir par eux-même. Leur laisser plus de temps avant de se spécialiser.